AS Saint-Etienne et Équipe de France de football : amour et désamour.

Publié le 24 mars 2024 à 09:22

Ils sont 57 à avoir partagé leurs carrières entre Saint-Etienne et l’équipe de France, 57 légendes vertes et blanches ou bleues et blanches qui sont marquées à vie dans l’histoire de notre club. En voici un court exemple...


UNE BELLE HISTOIRE COMPLIQUÉE.

Nous sommes en 1933, l’Association Sportive de Saint-Etienne obtient le statut de club professionnel en étant qu’un second choix des instances. Mais malgré des débuts compliqués dans la ligue de football, il ne faut pas attendre longtemps avant que l’idylle Franco-stéphanoise ne débute. Dès la saison 1934-1935, plusieurs Stéphanois sont sélectionnés pour participer à des matchs internationaux. En effet, nous y retrouvons Yvan Beck, considéré alors comme l’un des tout meilleurs joueurs au monde ainsi que son coéquipier Max Charbit, ils effectuent leurs premières capes sous le maillot bleu. L’ASSE et l’EDF semblent alors partis pour s’entendre, s’aimer et ce, sur la durée. Et c’est ce qu’il se passe, puisque les joueurs du Forez se succèdent sous le maillot français, avec un âge d’or dans les années 1950 et plus précisément en 1957 ainsi que ses qualifications pour la Coupe du Monde prévue l’année qui suit. Ainsi, dans cet effectif nous retrouvons pas moins de 4 joueurs de l’effectif stéphanois. Parmi eux, le joueur ayant disputé le plus de matchs sous le maillot vert René Domingo, accompagné par Rachid Mekhloufi, qui dispute quelques matchs avec la France avant la libération de sa terre natale, l’Algérie.

 

S’en suit quelques années de galères pour les verts qui descendent en deuxième division pour la saison 1961-1962. Il n’empêche, Saint-Étienne et France sont liés envers et contre tous, et qui de mieux pour cela que Robert Herbin qui, malgré la D2, continue d’engranger les sélections ce qui lui permet, à la fin de sa carrière, de monter à 23 sélections, un chiffre considérable tant les matches internationaux ne sont pas nombreux. Rappelons pour les plus jeunes que 1962 est une belle date, et qu’après les défaites viennent les réussites puisque dès l’année suivante les verts remontent en D1, une remontée qui s’accompagne même par un titre de champion de France. L’équipe de Saint-Etienne devient dominante, tellement dominante, que notre vilaine banlieue se rendra au stade en chantonnant notre hymne comme le rappelle un certain sélectionneur des bleus entre 2004 et 2010. Évoquons quelques noms importants : Robert Herbin, Bernard Bosquier, Hervé et Patrick Revelli, Aimé Jacquet (dont l’aventure avec l’EDF se prolongera une fois sa carrière terminée), Jean-Michel Larqué mais aussi Michel Platini et Dominique Rocheteau. Des grands noms aux nombreuses sélections qui confirment une dominance verte dans cette étendue bleue. Mais Georges Bereta reste bel et bien le représentant le plus important de notre équipe chez les nationaux. Le natif de Saint-Étienne et ses 41 matches en bleu durant sa carrière stéphanoise font de lui le joueur ayant le plus de sélections en parallèle de l’ASSE.

Roby capitaine de la sélection national à la Coupe du Monde en 1966

📸 Roby capitaine de la sélection national à la Coupe du Monde en 1966 / (A. Lecoq/L'Équipe)


UNE SÉLECTION QUI PERD UN PUIT À CHAMPIONS.

De 1964 à 1981, ce sont 9 titres de champion de France qui viennent garnir le palmarès de l’AS Saint-Etienne. 17 années qui voient 30 joueurs différents garnirent l’EDF, dont 9 rien qu’en 1976. Mais la France est secouée toute entière lors de la révélation de l’affaire de la caisse de l’ASSE, en 1982, Roger Rocher, président depuis 1961, se retrouve contraint de quitter la direction du club. Les verts commencent une lente descente aux enfers qui se remarque par des années en division 2 et l’absence totale de joueur stéphanois avec la France pendant plus de 5 ans. C’est Patrice Garande qui fait renouer les deux amants déchus en 1988, il est suivi de Tibeuf, Blanc et Cyprien. Ils sont peu et seront de moins en moins nombreux en cette fin de XXe siècle puisque l’ASSE fait désormais le « yo-yo » entre ligue 1 et ligue 2. Le club se retrouve également à nouveau entaché d’une sale histoire au cours de la saison 2000-2001 qui fragilise des relations déjà bringuebalantes, l’affaire des faux-passeports. Sainté se relance en cette fin des années 2000, Bafé est le premier joueur stéphanois convoqué avec la France au XXIe siècle. Sa première sélection en 2008 est suivie de trois autres. Payet vient ensuite, rapidement rejoint par son coéquipier Blaise Matuidi qui sera de la magnifique équipe vainqueur en Russie en 2018, bien qu’il ne soit plus stéphanois à ce moment. Formé au club, c’est Josuha Guilavogui qui représente notre centre de formation au plus haut niveau. Stéphane Ruffier est également sélectionné à plusieurs reprises. Une embellie bien loin de la réalité des années 60-70-80, qui reste mitigée tant les sélectionneurs se sont montrés parfois peu compréhensifs, notamment un soir de mars 2015 où l’équipe de France affronte le Danemark à Geoffroy Guichard et durant lequel Didier Deschamps ne fait finalement pas entrer en jeu Loïc Perrin, joueur emblématique de Sainté, qui aurait pu alors obtenir sa première et seule sélection chez lui. Une ultime déception, pour les Stéphanois, intervient à l’annonce de la liste de la Coupe du Monde 2018, où les supporters espèrent la présence de Mathieu Debuchy, auteur de 6 mois remarquables dans le Forez.


SAINTÉ PRÉSENT.

Un grand club ne meurt jamais et c’est ce que nous voyons à Saint-Etienne, qui par l’intermédiaire de ses jeunes talents, est encore présent à Clairefontaine. Outre nos jeunes pousses dans les différentes équipes de jeunes, ce sont Wesley Fofana et surtout William Saliba qui représentent un avenir radieux pour les bleus portés par une charnière 100% Asse. 

57 joueurs mais notre légende reste à écrire … Qui seront les prochains ?

W.Saliba et W.Fofana avec les Verts face à Montpellier, en 2020

📸 W.Saliba et W.Fofana avec les Verts face à Montpellier, en 2020 / Philippe Vacher / Le Progrès

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