📸 Crédit : ASSEofficiel
Un mois s'est écoulé depuis la reprise du championnat de France, et quel bonheur pour les supporters stéphanois ! Deux ans après leur descente, les Verts ont retrouvé l'élite, au grand plaisir de tout un peuple. Cependant, il n’aura pas fallu longtemps pour constater que le retour de l'AS Saint-Étienne en Ligue 1 s’avère plus compliqué que prévu. En effet, le début de saison de l'ASSE est marqué par des difficultés croissantes, à mesure que les rencontres s'enchaînent.
L'équipe a déjà encaissé 7 buts, dont 6 sur coups de pied arrêtés, révélant une faiblesse défensive inquiétante dans ce domaine. Par ailleurs, les Stéphanois peinent à imposer leur jeu et à retrouver le style qui leur avait permis de briller en Ligue 2. Ce qui fonctionnait dans l'antichambre de l'élite semble désormais inopérant en Ligue 1, où le niveau d’exigence est bien plus élevé.
Un autre aspect préoccupant réside dans la difficulté des Verts à sortir proprement le ballon. Après chaque phase offensive de l’adversaire, l'équipe stéphanoise se retrouve souvent en difficulté pour relancer sans se mettre en danger.
Afin de mieux cerner les problèmes tactiques rencontrés par l'ASSE en ce début de saison, notre expert Anthony Blanc, créateur de la page "Observation Tactique", vous propose une analyse approfondie. Il mettra en lumière les failles du schéma mis en place par le coach stéphanois ainsi que le comportement des joueurs sur le terrain, dans l’espoir de mieux comprendre les raisons de ce départ compliqué.
Contre Le Havre, les Verts se sont montrés trop souvent vulnérables sur coups de pied arrêtés et ont souffert d'un manque de maîtrise dans l'occupation des espaces au milieu de terrain.
Dès les premières minutes du match, Olivier Dall’Oglio a opté pour un système de jeu en 4-3-3 avec un bloc médian et une utilisation de la largeur pour progresser. L’AS Saint-Etienne a su se projeter vers l’avant grâce à plusieurs éléments clés.
M. Amougou a apporté de la percussion au milieu de terrain, liant parfaitement technique et réflexion pour relier les lignes. I. Sissoko a perturbé la défense havraise en décrochant régulièrement pour favoriser le jeu en appui et entre les lignes, facilitant ainsi la progression dans le camp adverse. B. Old et M. Cafaro, bien positionnés à l’intérieur du jeu, ont créé de l’incertitude chez les défenseurs havrais, attirant leur attention et libérant les ailes pour les latéraux M. Nzuzi et Y. Macon.
Cependant, l'ASSE a rencontré des difficultés lors des sorties de balle, notamment sur les dégagements de G. Larsonneur, face à un bloc haut du Havre. F. Tardieu a trouvé une solution en s’intercalant dans la ligne défensive, créant un surnombre lors de la relance. Malgré cela, l’occupation des zones par les milieux a posé problème, ralentissant le jeu.
En termes de pressing, Saint-Etienne a tenté d’appliquer une pression sur l’adversaire, mais un manque de coordination a laissé des espaces, notamment sur les ailes, où Le Havre a su exploiter la supériorité numérique.
Défensivement, l'ASSE s'est organisée en 4-2-3-1 sans ballon, avec un bloc axial et compact pour empêcher les relances adverses et forcer Le Havre à jouer sur les côtés. Sur coups de pied arrêtés défensifs, un marquage en zone a exposé l’équipe sur les ballons au premier poteau, notamment en raison des feintes du tireur adverse. En attaque, Saint-Etienne a également ciblé cette zone, comptant sur le jeu de tête de I. Sissoko en déviation.
Du côté du Havre, D. Digard a mis en place un 5-4-1 sans ballon, avec un bloc bas et compact, empêchant Saint-Etienne de trouver des solutions entre les lignes et isolant efficacement les porteurs du ballon en attaque placée. Une supériorité numérique au milieu a permis au Havre de bloquer les tentatives de progression axiale des Stéphanois.
📸 Crédit : DAZN
L'ASSE a manqué de fluidité, d'organisation et de coordination sur le terrain, ce qui a grandement limité son efficacité lors de cette rencontre contre Brest.
Les joueurs d'ODO se sont organisés en 4-2-3-1 avec un bloc médian, formant un bloc axial et compact. Cela a permis d'empêcher les Brestois de progresser balle au pied dans l'axe ou de trouver des solutions de passe entre les lignes. Cependant, cette philosophie de jeu a progressivement disparu au fil du match.
En ce qui concerne l'animation offensive de l'AS Saint-Étienne, avec le ballon, l'équipe s'est positionnée en 4-3-3, toujours en bloc médian. L. Fomba occupait une position basse, parfois même en s'intercalant dans la ligne défensive pour faciliter une relance plus fluide. ODO a également mis en place une utilisation large du terrain avec des latéraux longeant la ligne de touche et des ailiers rentrant vers l'intérieur.
Cependant, Saint-Étienne a rencontré plusieurs difficultés dans la construction du jeu. En effet, une mauvaise occupation des espaces libres, associée à la lenteur dans les transmissions de balle, a permis aux Brestois de toujours se replacer efficacement en défense, empêchant ainsi les Stéphanois de profiter des espaces disponibles. Ces problèmes ont été aggravés par des erreurs techniques récurrentes, freinant considérablement la progression du jeu.
Les déplacements des joueurs en phase offensive ont aussi posé problème, comme en témoigne M. Cafaro et I. Sissoko qui effectuaient parfois les mêmes appels de balle, ce qui a perturbé le développement de certaines actions et contraint P. Cornud à jouer en retrait. Face à ces difficultés dans le jeu court, l'ASSE a tenté de chercher son attaquant I. Sissoko avec des ballons longs.
Défensivement, l'ASSE a eu du mal à faire coulisser son bloc équipe au fil du match, ce qui a laissé des espaces dans les demi-espaces ou dans le dos de la défense. Les Brestois ont su exploiter ces failles en créant des décalages grâce aux déplacements de leurs joueurs excentrés, attirant ainsi les défenseurs stéphanois et ouvrant des lignes de passe et des espaces à l'intérieur.
Concernant les transitions défense-attaque, l'ASSE n'a jamais vraiment inquiété Brest. Un faible nombre de joueurs se projetait vers l'avant, et les mauvais choix aux abords de la surface de réparation ont souvent compromis les rares occasions stéphanoises.
Sur les coups de pied arrêtés, l'ASSE adoptait un marquage en zone hors de sa surface de réparation et un marquage individuel sur corner. Cependant, un manque d'agressivité flagrant a été observé sur les coups de pied arrêtés adverses. Les Brestois, quant à eux, cherchaient la zone du premier poteau entre les 6 mètres et le point de pénalty sur leurs coups francs.
Brest, de son côté, a appliqué quelques principes de jeu intéressants. Sans ballon, l'équipe s'organisait en 4-2-3-1 avec un bloc médian compact, se déplaçant en fonction du ballon. Tous les joueurs étaient impliqués dans le travail défensif, comme L. Ajorque, qui bloquait les solutions de passe en retrait, forçant ainsi des joueurs comme P. Cornud à jouer dans des zones densément peuplées. Sur les sorties de but, Brest privilégiait le jeu long, cherchant L. Ajorque pour son jeu de tête.
Enfin, sur les 6 mètres adverses, Brest se positionnait en bloc haut, en 1 contre 1, obligeant les Stéphanois à jouer long.
📸 Crédit : Bien Sport
Après deux ans d’absence dans l’élite, le retour de l'ASSE est marqué par des lacunes préoccupantes, notamment en défense, et l'équipe peine à se hisser au niveau d’exigence imposé par la Ligue 1, malgré quelques rares éclaircies dans le jeu. Pour espérer redresser la barre dans cette saison de Ligue 1, l'AS Saint-Étienne doit impérativement gommer ses faiblesses défensives, particulièrement sur coups de pied arrêtés, et retrouver une meilleure fluidité dans la construction de son jeu. Le manque de coordination dans le pressing, tout comme les difficultés à relancer proprement, pèsent lourdement sur les performances des Verts.
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