Ayman Aiki avec le maillot bastiais, prêté en Corse pour la saison 2024-2025

Ayman Aïki part en prêt du côté de la Corse.

Du haut de ses 19 ans, Ayman Aïki, prêté cette saison au club de Bastia, va poursuivre sa carrière avec l'AS Saint-Étienne, dont il est issu du centre de formation. L'attaquant stéphanois compte déjà 13 apparitions avec l'équipe première depuis le début de sa carrière chez les pros. Sous la direction de Laurent Batlles qui l'a rapidement mis en lumière, il avait marqué dès son premier match en Ligue 2 contre Dijon le 30 juillet 2022. Cette année, Ayman avait aussi brillé lors de sa victoire à l'Euro U17 en 2022 avec l'équipe nationale française, ce qui lui a fait prendre un certain statut parmi les plus illustres espoirs de la célèbre “génération verte”.

Afin de gagner en expérience et de progresser sur le plan sportif et personnel pour la saison 2024-2025, Aïki est prêté 6 mois au SC Bastia sans option d'achat malgré quelques questionnements sur la capacité financière du côté corse.

Cependant, cette expérience n'a pas donné les résultats escomptés. Avec seulement six apparitions et jamais pour un match complet, Aïki n'a pas réussi à se faire une place. En compétition directe avec Lamine Cissé, il n'a pas pu perturber la hiérarchie en place.

Au lieu de s'affirmer comme un atout offensif pour le groupe bastiais, Aïki est resté un joueur secondaire cherchant encore à trouver sa régularité et son influence sur le terrain. Ce dont Bastia avait besoin était un élément capable de changer la donne, mais, à la place, c'est un jeune en phase d'apprentissage qui s'est manifesté.

Si l’on pouvait croire à un prêt pour s’aguerrir, l’expérience d’Aïki en Corse laisse un goût d’inachevé. Nous avons échangé avec Virginie, supportrice bastiaise. 

Peu d’éléments pour juger

Virginie  commencera notre entretient  par un constat clair : le joueur a très peu joué :  « 6 matchs pas complets, pas toujours dans le groupe », nous confie-t-elle, avant d’ajouter : « Perso pas convaincue ».

Nous lui demandons alors plus précisément ce qui l’a dérangée dans les prestations d’Aïki :

« Je ne sais pas si son profil ne correspondait pas à l’équipe, mais il n’a rien montré. Techniquement, pas fameux. Un joueur dont on aurait pu se passer largement dans l’effectif. »

Elle poursuit en le comparant à un autre joueur du même poste : « Aucune comparaison possible avec Lisandru Tramoni, qui évoluait au même poste. »

Un profil hors du besoin identifié

Face à cette réserve, nous interrogeons Virginie sur le registre dans lequel Aïki a été utilisé, et surtout s’il occupait un poste qui nécessitait d’être renforcé : « La concurrence a été rude avec Lamine Cissé », nous explique-t-elle.
« Non, on n’a pas compris pourquoi on le prenait. On avait déjà des ailiers. C’est un buteur, un finisseur qui nous a manqué. »

Le constat est donc dur mais clair : pour elle, le recrutement d’Aïki ne correspondait pas aux besoins prioritaires de l’effectif bastiais. Elle va même plus loin : « On aurait pu jouer au moins les barrages. »

Un prêt sec sans lendemain ? 

Interrogée sur les modalités du prêt, elle confirme ne pas avoir vu d’intention de pérenniser la collaboration : « Il revient à la maison d’ailleurs ? Y avait pas d’OA ? »
À quoi nous avons répondu : « Non, c’était un prêt sec sans option d’achat. »

Nous l’interrogeons enfin sur son ressenti vis-à-vis de ce choix, si elle pense que le club a simplement ouvert une porte de sortie à Aïki pour la saison : « C’est une impression, en tout cas. »

Pier Paolo Walack