
Recrutements, budget, ambitions : les Vertes changent de dimension
Le début du mercato estival s’annonce pour le moins particulier du côté des Vertes, marqué par de nombreux départs... mais aussi des arrivées tout aussi nombreuses et parfois surprenantes, issues de divers championnats européens.
D’après nos informations, le budget alloué au mercato de la section féminine de l’AS Saint-Étienne a été revu à la hausse. Ce renforcement financier expliquerait l’arrivée de recrues prometteuses, laissant penser que l’objectif de maintien appartient désormais au passé. Le top 10 semble désormais en ligne de mire, à l’heure où nous écrivons ces lignes.
Ce virage budgétaire traduit une volonté claire du club : celle de s’inscrire dans une dynamique compétitive plus ambitieuse. Longtemps habituée à jouer le maintien en D1 Arkema, la section féminine semble aujourd’hui sortir d’une logique de gestion à court terme.
Bien que les chiffres officiels n’aient pas été communiqués, plusieurs sources internes proches du staff confirment cette évolution. Un cap stratégique semble avoir été franchi, révélateur d’une volonté affirmée de structurer durablement le projet féminin.
À l’image de clubs comme Montpellier ou le Paris FC, les Amazones affichent désormais l’ambition de s’inviter plus régulièrement à la table des grandes.
Un mercato marqué par des départs majeurs en défense
Le groupe stéphanois a connu plusieurs départs notables durant ce mercato. Cindy Caputo est la première joueuse à quitter l’AS Saint-Étienne cet été. Direction le FC Fleury 91 pour celle qui s’est illustrée comme l’une des joueuses les plus techniques et la meilleure buteuse des Vertes la saison passée. La capitaine Solène Champagnac s’est engagée avec le Toulouse FC, tout comme Fiona Bogi, sa coéquipière en défense centrale, qui l’a rejointe en Haute-Garonne. Mayi Kith, autre pilier de la charnière centrale, a quant à elle annoncé son départ sur Instagram. Le club a également vu partir sa troisième gardienne, Alexane Gery, ainsi que la milieu canadienne Sarah Stratigakis, rentrée au pays.
Si certains de ces départs étaient attendus, ils marquent toutefois un profond renouvellement de l’effectif. Le choix de Champagnac et Bogi de rejoindre Toulouse reflète l’ambition nouvelle d’un club en pleine restructuration, désireux de jouer la montée en D2.
De son côté, Mayi Kith, internationale canadienne, tourne la page après un cycle défensif solide mais arrivé à son terme. Quant à Sarah Stratigakis, elle fait le choix du cœur et de l’avenir, alors que le tout nouveau championnat féminin canadien, le Project 8, doit débuter en 2025. Un retour au pays aussi personnel que stratégique.
L’ASSE féminine parie sur le futur
Comme nous vous l’annoncions dans nos colonnes, Alice Pinguet a bien signé à l’AS Saint-Étienne et remplace Maryne Gignoux au poste de gardien de but. Elle est accompagnée par Rachel Corboz, arrivée en provenance du Stade de Reims, récemment relégué en D2. Cette dernière vient remplacer numériquement Solène Champagnac au cœur du milieu de terrain.
Autre recrue notable : Welma Fon, internationale U23, qui débarque du Standard de Liège. Formée au Cameroun, elle apportera sa polyvalence et sa vivacité sur les ailes, que ce soit à gauche pour succéder à Cindy Caputo ou à droite en fonction des besoins du staff.
Le recrutement s’ouvre aussi vers le nord de l’Europe avec deux Danoises issues du Brøndby IF : l’attaquante Sofie Hornemann (23 ans), auteure de 9 buts la saison dernière, et la milieu de terrain Laura Hermann (22 ans), reconnue pour sa qualité de relance et sa maîtrise du tempo au milieu.
Selon nos informations, une nouvelle signature est également en bonne voie : Aleksandra Gajic, jeune talent serbe de 19 ans évoluant au Spartak Subotica. Internationale U19, elle est considérée comme l’un des espoirs les plus prometteurs de son pays.
Ces différents mouvements traduisent une politique de recrutement ambitieuse, résolument tournée vers l’international. En ciblant des championnats moins exposés médiatiquement mais riches en talents émergents, le club fait le pari du potentiel à développer, plus que de l’expérience immédiate. Une stratégie à moyen terme qui pourrait bien transformer le visage de l’équipe dans les saisons à venir.
Elles ont moins de 23 ans… et comptent bien faire entrer l’ASSE féminine dans une nouvelle ère !
Ce qui frappe avec l’ensemble des recrues à l’exception de Rachel Corboz, c’est leur jeunesse, mais surtout leur statut : toutes sont internationales espoirs avec leur sélection nationale. Un choix qui ne doit rien au hasard. Joseph Sébastien, récemment confirmé à la tête de l’équipe, souhaite insuffler une nouvelle dynamique aux Amazones, avec une vision tournée vers le moyen et long terme.
Cette orientation traduit une volonté claire de bâtir un projet sportif durable, axé sur la progression collective plutôt que sur des résultats immédiats. Elle s’inscrit dans une tendance forte du football féminin européen, où de nombreux clubs, comme la Real Sociedad ou Brighton, misent sur des profils U23 à fort potentiel, capables d’éclore dans un cadre structuré.
Ce pari sur la jeunesse répond aussi, en partie, aux contraintes budgétaires qui ont longtemps pesé sur la section féminine. Mais cette saison marque un tournant : une certaine libération financière semble à l’œuvre, portée par un soutien institutionnel renforcé.
l’AS Saint-Étienne féminine vise un recrutement record
Et ce n’est encore que la moitié du mercato. Pas moins de 11 nouvelles joueuses sont encore attendues d’ici la fin de la fenêtre estivale.
Avec autant de potentielles recrues annoncées ou espérées, l’AS Saint-Étienne féminine s’apprête à renouveler en profondeur son effectif. Ce vaste chantier traduit une volonté claire de modernisation, aussi bien dans le style de jeu que dans l'identité collective du groupe. Reste à réussir l’intégration rapide de ces nouvelles joueuses, un défi de taille dans un championnat de D1 Arkema toujours plus relevé, où l’écart entre les prétendantes aux premières places et celles jouant le maintien ne cesse de grandir.
Le pari est audacieux. Reste à savoir si les fruits de ce renouveau seront visibles dès cette saison… ou s’il faudra laisser le temps au projet de mûrir.
Louis Romeira
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