
L’AS Saint-Étienne entame son championnat 2025-2026 ce soir sur la pelouse du Stade Lavallois, à l’occasion de la première journée de Ligue 2. / Crédit : ASSEofficiel
Record d’abonnés, mercato XXL : l’ASSE lance sa saison à Laval
Ce samedi soir, au stade Francis-Le-Basser, l’AS Saint-Étienne a lancé sa saison 2025-2026 par un déplacement périlleux à Laval. Privés de Lucas Stassin et Djylian N’Guessan, encore en phase de reprise, et de Joshua Duffus, toujours en attente de son passeport jamaïcain, les Verts ont dû composer avec un secteur offensif réduit. Eirik Horneland avait choisi de reconduire Augustine Boakye en pointe, comme lors de plusieurs rencontres amicales estivales. Irvin Cardona, bien qu’envisagé, avait conservé sa place sur l’aile.
Pour ce premier rendez-vous de la saison, le technicien norvégien est resté fidèle à son 4-3-3 emblématique. Ebenezer Annan, arrivé dans la semaine depuis l’Étoile Rouge de Belgrade, a pris place sur le côté gauche de la défense. Sur le flanc droit, João Ferreira n’étant pas encore prêt physiquement, c’est Dennis Appiah qui a occupé le poste. Dans l’axe, Mickaël Nadé et Chico Lamba, plus gros achat de l’été (six millions d’euros), ont été associés.
Au milieu, Horneland a fait le pari de lancer le jeune Luan Gadegbeku, aligné aux côtés de Florian Tardieu et Aïmen Moueffek pour former un trio mêlant expérience, récupération et créativité. En attaque, pas de surprise : le trio Ben Old – Augustine Boakye – Irvin Cardona, largement utilisé durant la préparation estivale, a été reconduit.
L’ASSE ne pouvait pas compter sur plusieurs recrues annoncées cet été, à l’image de Maxime Bernauer, Strahinja Stojkovic, Pierre Ekwah ou encore Mahmoud Jaber. En revanche, la présence de Lamba, qui avait confié dans les colonnes du Progrès avoir été séduit par un projet clair visant un retour rapide en Ligue 1, traduisait la volonté de bâtir sur des fondations solides.
En dehors du terrain, la ferveur restait intacte. Avec plus de 20 000 abonnés, l’ASSE avait déjà battu le record de la Ligue 2 détenu par Lens depuis 2019-2020 (16 608) et se rapprochait même de son propre record établi la saison passée (20 317). Un engouement qui contrastait avec la prudence d’autres clubs, tant sur le plan sportif que financier. Avec cinq recrues majeures (Jaber, Lamba, Ferreira, Annan, Stojkovic) et les options levées pour Ekwah, Cardona et Bernauer, les Verts avaient déjà dépensé près de 25 millions d’euros, un montant écrasant par rapport aux 1,95 million cumulés des dix-sept autres équipes de Ligue 2.
Reste que l’ASSE traînait toujours une statistique inquiétante : depuis 2020-2021 et une victoire inaugurale contre Lorient (2-0), les Stéphanois n’avaient plus gagné leur premier match de championnat, restant même sur trois défaites consécutives à l’entame de la saison. Gautier Larsonneur, capitaine et dernier rempart, avait pourtant insisté en conférence de presse sur l’envie de tourner la page après une année compliquée en Ligue 1 : « Aujourd’hui, on avait la chance de remettre les pendules à l’heure. C’était ce qui devait nous animer. »
Face à un Laval solidement installé dans l’antichambre du football français, les Verts savaient qu’ils devaient assumer leur statut d’immense favori à la montée. Cette première sortie devait donc servir de test grandeur nature pour un effectif largement remodelé, appelé à confirmer sur le terrain les ambitions affichées cet été.
l’ASSE séduisante mais punie
Le premier acte offre un scénario aussi spectaculaire qu’irrégulier pour l’AS Saint-Étienne. Dominateurs dans le jeu et entreprenants dans leurs intentions offensives, les Verts paient pourtant cher leurs approximations défensives et regagnent les vestiaires sur un score de parité, après quarante-cinq minutes intenses.
Le match démarre sur un rythme effréné. Dès la 3ᵉ minute, Ebenezer Annan obtient le premier corner après un centre dévié. Les Stéphanois affichent vite leurs ambitions : Irvin Cardona se signale par une frappe qui frôle le montant droit de Samassa (4ᵉ). Dans la foulée, Dennis Appiah a une occasion en or, mais son duel avec le gardien lavallois tourne à l’avantage de ce dernier (10ᵉ). Très actif au milieu, Aïmen Moueffek imprime un gros rythme, et Old passe encore tout près de l’ouverture du score sur une demi-volée claquée par Samassa (11ᵉ).
Mais c’est Laval qui frappe le premier. Sur un centre de Kokolo, Tchokounté prend le meilleur sur Mickaël Nadé et catapulte une tête croisée dans la lucarne droite de Gautier Larsonneur, avec l’aide du poteau gauche (16ᵉ). Les Verts réagissent aussitôt, mais se font une frayeur sur une transition rapide des Tangos, heureusement sans conséquence (21ᵉ). L’égalisation arrive rapidement : Moueffek déborde, centre fort, et Cardona conclut d’une reprise puissante sous la barre (27ᵉ).
Dans la foulée, les hommes d’Eirik Horneland prennent l’avantage. Parti côté gauche, Ben Old trouve Moueffek, dont le centre en retrait est parfaitement repris par Augustine Boakye. Le Ghanéen croise son tir du gauche pour loger le ballon dans le petit filet opposé (35ᵉ). Mais la joie est de courte durée. Cinq minutes plus tard, Nadé est en retard sur Kokolo et concède un penalty. Tchokounté se charge de la sentence, expédiant le ballon en lucarne malgré Larsonneur parti du bon côté (41ᵉ).
Avec quatre buts inscrits et cinq minutes de temps additionnel, cette première période tient toutes ses promesses. Séduisants offensivement mais fragiles derrière, les Verts savent qu’il leur reste quarante-cinq minutes pour transformer leurs bonnes intentions en victoire.
Les Verts craquent en fin de match et laissent filer deux points
En seconde période, l’AS Saint-Étienne reprend rapidement les commandes. Dès la 51ᵉ minute, Augustine Boakye transperce plein axe avant de lancer Ben Old en profondeur. De retour à la compétition après une longue absence la saison passée, le Néo-Zélandais croise parfaitement sa frappe du gauche pour tromper Samassa et inscrire son premier but sous le maillot vert.
Ce nouvel avantage redonne confiance aux hommes d’Eirik Horneland, même si quelques imprécisions subsistent. Trois minutes plus tôt, Luan Gadegbeku s’était déjà fait une frayeur avec une perte de balle plein axe, heureusement sans conséquence, Tchokounté expédiant sa frappe largement au-dessus. Après le but, les Verts prennent le contrôle, font circuler le ballon avec patience et cherchent l’ouverture, sans parvenir à concrétiser leur domination.
Le rythme retombe progressivement. À la 69ᵉ minute, Boakye tente sa chance de loin, mais sa frappe n’inquiète pas Samassa. Éprouvé par des crampes, il cède alors sa place à João Ferreira, fraîchement arrivé de Watford et qui fait ainsi ses débuts. Quelques instants plus tôt, Horneland avait déjà procédé à un triple changement, lançant Zuriko Davitashvili, Igor Miladinovic et Nadir El Jamali pour dynamiser la fin de match.
Malgré ces rotations, les occasions franches restent rares. À la 77ᵉ minute, un centre d’Annan provoque une incompréhension entre El Jamali et Ferreira, ce dernier envoyant le ballon dans le petit filet extérieur. Deux minutes plus tard, le Ghanéen a l’occasion de se rattraper, mais son centre trop appuyé ne trouve pas Ferreira, pourtant seul au second poteau. Fatigué, Annan quitte la pelouse à la 85ᵉ minute, remplacé par Lassana Traoré.
La fin de match tourne malheureusement en faveur des Lavallois. Sur un corner à la 87ᵉ minute, Clavreul, chanceux, voit le ballon heurter son épaule avant de tromper Larsonneur à bout portant. Laval recolle une nouvelle fois et laisse un goût amer aux Stéphanois. Pourtant, dans les arrêts de jeu, l’ASSE frôle la victoire : lancé côté gauche, Davitashvili file au but mais est stoppé irrégulièrement par Pellenard, expulsé pour un second carton jaune. Le coup franc qui suit ne donne rien.
Quelques instants plus tôt, João Ferreira s’était déjà illustré en sauvant les siens sur la ligne après une action confuse qui avait surpris Larsonneur. Après six minutes de temps additionnel, les Verts doivent se contenter d’un match nul frustrant, eux qui avaient mené à deux reprises.
Les Stéphanois repartent donc de Le Basser avec un seul point. Rejoints à deux reprises, dont une fois dans les dernières minutes, ils entament leur saison par un partage des points à Laval. Un résultat qui laisse des regrets tant l’ASSE a semblé entreprenante dans le jeu, mais qui rappelle aussi qu’un laxisme défensif persistant continue de coûter cher.
Pier Paolo Walack
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