ASSE : L’ASSE agit pour préserver sa pelouse

Publié le 24 juin 2025 à 18:37

l’ASSE innove face aux sécheresses estivales. / Crédit : Saint-Étienne Métropole 


une solution écolo signée AS Saint-Étienne

Alors que les étés s’annoncent chaque année plus secs et plus étouffants, certains clubs prennent les devants pour limiter les dégâts sur leurs pelouses. C’est le cas de l’AS Saint-Étienne, qui vient de poser un geste concret en matière d’adaptation climatique dans son enceinte emblématique : le stade Geoffroy-Guichard.

Depuis quelques jours, de grands voiles blancs ont été installés le long du terrain, tendus entre les extrémités de la tribune présidentielle et de la tribune Henri Point. Une initiative discrète, mais loin d’être anodine. Les intendants le savent mieux que personne : ces zones latérales, exposées en plein soleil une grande partie de la journée, sont les premières à souffrir de la chaleur. Résultat : brûlures du gazon, assèchement accéléré et arrosages de plus en plus fréquents pour tenter de limiter les dégâts.

L’objectif est clair : protéger le terrain tout en économisant l’eau. En atténuant le rayonnement solaire direct, ces voiles permettent de faire baisser la température du sol, de ralentir le dessèchement de la pelouse et donc de réduire la fréquence des arrosages. Une mesure simple, efficace, et pleinement en phase avec les enjeux actuels de sobriété hydrique, alors que de nombreuses communes imposent déjà des restrictions. En installant ces toiles, l’ASSE montre qu’la transition écologique dans le sport peut aussi passer par des gestes malins et accessibles, loin des grands chantiers spectaculaires. Une stratégie d’ombre, certes, mais pleine de bon sens.

Quand les clubs du championnat de France s’inspirent des serres agricoles pour sauver leur pelouse

Chaque été, le même scénario se répète sur les terrains de football français : les pelouses jaunissent, se craquellent et laissent apparaître des zones brûlées, notamment sur les bandes latérales. Le gazon, autrefois verdoyant, prend alors des allures de paysage lunaire, bien loin de l’image soignée que l’on associe aux soirs de match. En cause : des vagues de chaleur toujours plus précoces, étendues et intenses, combinées à des restrictions d’eau de plus en plus fréquentes. Selon la Ligue de football professionnel (LFP), un terrain standard consomme de 40 000 à 60 000 litres d’eau par jour en période estivale pour rester praticable, un chiffre confirmé par Sport International, entreprise spécialisée dans l’entretien des pelouses sportives.

Face à cette équation environnementale et économique, certains clubs professionnels amorcent un changement discret mais prometteur : l’installation de voiles d’ombrage autour ou au-dessus de leurs terrains d’entraînement. Si la solution semble rudimentaire à première vue, elle repose pourtant sur des principes scientifiques solides : réduction du rayonnement solaire, baisse de l’évapotranspiration (la perte d’humidité due à la chaleur) et maintien d’une température plus stable au niveau du sol. Ces voiles, généralement conçues en matériaux techniques microperforés (PVC ou polyester haute densité), sont déjà couramment utilisées dans le milieu agricole ou les serres, et trouvent aujourd’hui une application pertinente dans le sport de haut niveau.

Plusieurs études menées dans le secteur agricole confirment l’intérêt de ces installations. Les toiles peuvent filtrer jusqu’à 90 % des rayons UV directs, limitant ainsi fortement le stress thermique subi par le gazon. Ce bouclier naturel permettrait de faire baisser la température au sol de 4 à 7 °C, selon l’exposition du terrain. En parallèle, un rapport d’Acadian Textiles publié en 2021 indique que ces structures peuvent réduire l’évaporation de l’eau jusqu’à 85 %, ce qui se traduit, dans le cas des terrains sportifs, par une baisse des besoins en arrosage estimée de 20 à 30 %. Appliquée au football, cette solution permet à la fois de préserver la qualité de la pelouse, et de s’inscrire dans une logique de sobriété hydrique, essentielle à l’heure où les tensions sur la ressource en eau s’intensifient.


Pier Paolo Walack 

Ajouter un commentaire

Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire.