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Horneland change ses plans, Santini joue la continuité

Grands favoris de cette Ligue 2, les Verts retrouvaient ce samedi soir Geoffroy-Guichard pour la première fois depuis leur relégation. Face à Rodez, l’ASSE devait s’imposer pour assumer son statut, après un nul frustrant concédé à Laval (3-3) lors de la première journée. De son côté, Rodez avait démarré par un 0-0 face au promu Nancy, confirmant son profil d’équipe solide mais encore en quête d’efficacité offensive. Les Ruthénois, installés en Ligue 2 depuis 2019, ne réussissent d’ailleurs pas souvent aux Stéphanois, qui n’avaient jamais battu Rodez en saison régulière (2 nuls, 2 défaites), malgré un succès en barrages en 2024 grâce notamment à Cardona et Mbuku.

Ce rendez-vous marquait aussi le grand retour de l’ASSE dans son Chaudron, trois mois après la descente actée face à Toulouse (2-3). Plus de 33 000 spectateurs étaient attendus, offrant la plus belle affluence pour un match inaugural depuis dix ans (34 061 face à Bordeaux en 2015). Une ferveur précieuse, alors que les supporters réclamaient un premier succès pour lancer une saison qui doit rimer avec remontée.

Pour cette rencontre, Eirik Horneland avait effectué quatre changements par rapport au déplacement à Laval. Mahmoud Jaber, Joshua Duffus et João Ferreira connaissaient leur première titularisation officielle sous le maillot vert, tandis que Zuriko Davitashvili signait son retour dans le onze de départ. Le banc stéphanois avait fière allure, avec notamment Lucas Stassin, Irvin Cardona et Ben Old en solutions offensives.

En conférence de presse d’avant-match, le coach ruthénois Didier Santini s’était réjoui de venir jouer dans une telle atmosphère, tout en soulignant une part d’inconnu pour son groupe : « Je n’ai que quatre joueurs qui ont déjà joué à Geoffroy-Guichard, ce sera un apprentissage de plus pour ce jeune groupe. Il va falloir gérer la pression et montrer qu’on est une équipe compliquée à jouer. »

Et la pression s’est immédiatement faite sentir dans les travées du Chaudron. Alors que les deux équipes s’échauffaient, les Green Angels déployaient une banderole sans équivoque : « La Ligue 1 ou rien !!! » Un message clair, porté par une ambiance déjà bouillante au coup d’envoi.

De son côté, Didier Santini avait choisi la continuité en effectuant un seul changement par rapport à la première journée. Jean-Lambert faisait son entrée dans le onze ruthénois, dans une équipe qui misait avant tout sur sa solidité collective.

Un combat physique avant la pause

C’est dans une chaude ambiance que l’ASSE a entamé son premier match de la saison à Geoffroy-Guichard. Les Verts se sont rapidement installés dans le camp ruthénois, en imposant du rythme et de l’intensité.

Après une alerte sur coup franc côté Rodez, la première grosse occasion stéphanoise est venue de Joshua Duffus. Lancé plein axe par Jaber, le Jamaïcain a perdu son duel face à Braat (8e). Quelques minutes plus tard, il s’est encore illustré en reprenant un centre d’Annan, mais sa frappe a fui le cadre (13e). Dans la foulée, Davitashvili a manqué l’ouverture du score en contre, avant qu’un missile de Mendes ne vienne heurter le poteau de Larsonneur et refroidir le Chaudron (17e).

L’ASSE a continué de pousser et a été récompensée à la 27e minute. Sur une ouverture lumineuse de Ferreira dans le dos de la défense, Duffus, lancé à pleine vitesse, a devancé son vis-à-vis et lobé Braat d’un geste inspiré. Une première réalisation pleine d’opportunisme pour l’attaquant, très remuant tout au long de la première période. Quelques minutes plus tard, il aurait même pu doubler la mise en s’offrant deux nouvelles situations franches, mais manquait de précision devant le but (34e).

En face, Rodez a tenté d’exploiter ses rares opportunités, souvent repoussées par un Chico Lamba impérial dans les airs. La fin de période s’est durcie avec plusieurs fautes, notamment un carton pour Moueffek jugé sévère (38e) et un autre pour Mazou-Sacko après un coup au visage d’Annan (41e).

Juste avant la pause, Larsonneur a sorti une parade décisive pour préserver l’avantage des siens (45e+1). Les Verts rentraient donc aux vestiaires avec un but d’avance, grâce à un Joshua Duffus omniprésent, mais la rencontre restait encore ouverte après 45 minutes disputées.

Un succès fondateur

Au retour des vestiaires, une première surprise attendait le Chaudron : Joshua Duffus, buteur en première période, cédait sa place à Irvin Cardona. Rien d’inquiétant pour le Jamaïcain, mais Eirik Horneland a préféré le préserver, lui qui n’avait plus disputé de rencontre officielle depuis deux ans. 

Dès la 47ᵉ minute, Mahmoud Jaber, déjà très en vue, inscrivait son premier but sous le maillot stéphanois. Après une frappe de Davitashvili sur le poteau, l’Israélien héritait du ballon dans la surface et concluait d’une reprise en pivot pour donner deux buts d’avance à l’ASSE.

Quelques minutes plus tard, Irvin Cardona, entré à la pause à la place de Joshua Duffus, s’illustrait à son tour. Parti en contre côté droit, l’attaquant croisait sa frappe qui terminait au fond avec l’aide du poteau (56ᵉ). L’ASSE menait alors 3-0 et prenait définitivement le large au tableau d’affichage.

Dominateurs dans tous les compartiments du jeu, les Stéphanois poursuivaient leur festival offensif. À la 78ᵉ minute, une superbe action collective côté gauche offrait à Zuriko Davitashvili l’opportunité d’ajouter un quatrième but. Servi par Boakye, le Géorgien ajustait parfaitement Braat et scellait le sort du match.

La fin de rencontre permettait à Horneland de faire tourner son effectif. Le Chaudron saluait notamment le grand retour de Lucas Stassin, ovationné par Geoffroy-Guichard (82ᵉ). Ben Old faisait également son entrée à la place de Davitashvili. Avant cela, Moueffek avait cédé sa place au jeune Gadegbeku (64ᵉ), tandis qu’Appiah remplaçait João Ferreira.

Les dernières minutes voyaient les Verts gérer sereinement leur avance. Larsonneur, solide dans ses rares interventions, rassurait sa défense, tandis qu’Annan tentait même une reprise de volée contrée (88ᵉ). Rodez, impuissant, ne parvenait pas à inquiéter le bloc stéphanois.

Au coup de sifflet final, l’ASSE s’imposent largement et logiquement (4-0). Une victoire convaincante qui récompense la domination des Verts et leur efficacité offensive. Avec ce succès, les hommes d’Horneland prennent provisoirement la tête de la Ligue 2 à la différence de buts et lancent idéalement leur saison devant un Chaudron en fête.

Pier Paolo Walack